Quel statut juridique choisir en indépendant ?
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Choisir le statut juridique est décisif lors de la création d’une entreprise. En effet, il affecte sa structure, fiscalité, fonctionnement et la responsabilité des dirigeants. Cela détermine la forme légale de l’entreprise et son cadre juridique.
,elleLes entrepreneurs indépendants ont plusieurs options. Chacune d’elles a ses propres implications en termes de responsabilité, fonctionnement, imposition et fermeture. Il est vital de comprendre ces aspects pour un choix judicieux aligné sur votre projet.
Cet article explore les statuts juridiques pour indépendants, incluant la micro-entreprise, l’entreprise individuelle (EI), l’EURL et la SASU, soulignant avantages et inconvénients pour guider votre décision entrepreneuriale.
I. Le régime de la micro-entreprise
Définition et conditions d’éligibilité
Le régime de la micro-entreprise constitue une option fiscale et sociale simplifiée pour les entrepreneurs individuels. Il n’est pas une forme juridique, mais offre une gestion allégée des obligations comptables, fiscales et déclaratives.
Pour être éligible à ce régime, l’entrepreneur doit ne pas dépasser certains seuils de chiffre d’affaires. À compter du 1ᵉʳ janvier 2023, ces seuils sont fixés à 188 700 € pour les activités de vente de marchandises et de fourniture de logement, et à 77 700 € pour les services commerciaux et les professions libérales.
Il est important de noter que certaines activités, telles que les activités agricoles, les professions libérales réglementées et les opérations relevant de la TVA immobilière, ne peuvent prétendre à ce régime.
Avantages et inconvénients
Les avantages du régime de la micro-entreprise incluent une simplification des démarches de création et de gestion. Ce régime permet aux entrepreneurs de bénéficier d’un système simplifié pour le calcul et le paiement des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu. Il allège ainsi les charges administratives. Il offre également une exonération de TVA sous conditions de seuils de chiffre d’affaires, évitant la déclaration et le paiement de cette taxe.
Toutefois, ce régime présente des désavantages. Le calcul forfaitaire des charges peut notamment ne pas refléter les dépenses réelles de l’entreprise. Ceci peut conduire à une imposition et à des cotisations sociales non proportionnées aux besoins de l’entreprise. En outre, dépasser les seuils de chiffre d’affaires pendant deux années consécutives oblige l’entreprise à adopter le régime réel d’imposition, complexifiant les procédures administratives et fiscales.
Implications fiscales et sociales
Fiscalement, le régime permet un abattement forfaitaire sur le chiffre d’affaires. Celui-ci varie selon l’activité (71 % pour l’achat-revente, 50 % pour les services commerciaux, et 34 % pour les services non commerciaux). Les micro-entrepreneurs peuvent aussi choisir le versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Ils peuvent opter pour un paiement mensuel ou trimestriel des cotisations sociales.
Sur le plan social, ce régime s’inscrit dans le cadre du régime micro-social. Il simplifie le calcul et le versement des cotisations. Les micro-entrepreneurs sont automatiquement soumis au régime micro-fiscal et micro-social.
II. L’entreprise individuelle (EI) hors micro-entreprise
Qu’est-ce qu’une entreprise individuelle ?
L’entreprise individuelle (EI) se définit comme une structure où un seul individu mène ses activités professionnelles indépendantes sous son nom. À la différence des sociétés, elle ne bénéficie pas d’une personnalité juridique distincte. Cela implique que l’entrepreneur est personnellement responsable sur le plan légal et financier de son entreprise.
Cette forme d’entreprise, par sa nature informelle et sa simplicité de mise en place, attire beaucoup les entrepreneurs débutants. Elle permet à l’entrepreneur de recruter des employés ou de collaborer avec des sous-traitants, tout en restant l’unique propriétaire et responsable de l’entité.
Comparaison avec la micro-entreprise
La micro-entreprise se distingue par son régime fiscal et social allégé. L’entreprise individuelle, elle, représente une entité juridique à part entière. Les entreprises individuelles, si elles ne choisissent pas le statut de micro-entreprise, ne sont pas contraintes par les mêmes limites de chiffre d’affaires et n’ont pas de plafond de revenus.
Les micro-entrepreneurs profitent de démarches administratives allégées ainsi que d’un système simplifié pour le calcul et le paiement des cotisations sociales et des impôts. En revanche, les entreprises individuelles en dehors du régime micro-entrepreneurial doivent déclarer leurs revenus selon le régime réel et s’acquitter de leurs impôts et charges sociales de manière traditionnelle.
Protection du patrimoine personnel
Le statut de l’entreprise individuelle a été revu en mai 2022 pour renforcer la protection des biens personnels de l’entrepreneur. La distinction entre le patrimoine personnel et professionnel est désormais claire. Elle empêche les créanciers de l’entreprise de saisir les biens personnels de l’entrepreneur pour des dettes professionnelles, pour toutes les dettes contractées après le 15 mai 2022.
Cette modification offre aux entrepreneurs une sécurité supplémentaire pour leurs biens personnels. La facilité de gestion et de création propre à l’entreprise individuelle sont ainsi préservées.
III. La société unipersonnelle : EURL et SASU
Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL)
L’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) représente une structure juridique française. Elle allie la responsabilité limitée d’une société à responsabilité limitée (SARL) à la gestion simplifiée d’une entreprise individuelle. Fonctionnant comme une SARL ayant un unique associé, l’EURL limite la responsabilité de cet associé au montant de son apport en capital.
La constitution d’une EURL est possible avec un capital social d’au moins 1 euro. Cependant, il est conseillé de choisir un capital adapté aux exigences de l’entreprise pour prévenir tout risque de responsabilité personnelle. Le versement d’au moins 20% du capital est requis à la création, le solde devant être apporté dans les cinq années qui suivent.
Un gérant, souvent l’associé unique ou une personne extérieure, dirige l’EURL. Les démarches administratives sont allégées, notamment pour la rédaction du rapport de gestion et l’approbation des comptes annuels, qui ne sont pas obligatoires sous certaines conditions de taille et de chiffre d’affaires.
Sur le plan fiscal, l’EURL peut opter pour l’impôt sur le revenu (IR) si l’associé est une personne physique, ou pour l’impôt sur les sociétés (IS), selon la préférence de l’associé ou si celui-ci est une personne morale.
Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU)
La Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) constitue une autre option de société unipersonnelle en France. Elle est réputée pour sa grande souplesse opérationnelle et statutaire. À la différence de l’EURL, la SASU ne requiert pas de capital social minimum. Cela facilite ainsi l’accès des entrepreneurs désireux de limiter leurs investissements de départ.
La SASU se distingue par la liberté accordée dans l’élaboration de ses statuts, permettant une personnalisation du fonctionnement de l’entreprise. Toutefois, cette flexibilité s’accompagne de démarches de création et de gestion plus complexes que pour l’EURL. En effet, cela inclut la publication des statuts et l’organisation des assemblées générales.
L’associé unique de la SASU bénéficie d’une responsabilité limitée au montant de son apport en capital. Cela lui assure une protection de son patrimoine personnel semblable à celle offerte par l’EURL. La SASU est assujettie à l’impôt sur les sociétés (IS), ce qui peut présenter des avantages fiscaux selon la situation de l’entrepreneur.
Conclusion
La sélection du statut juridique de votre entreprise est une étape fondamentale ! En effet, il influence de manière significative la protection de vos biens personnels, vos responsabilités fiscales et sociales, ainsi que le fonctionnement au quotidien de votre entreprise. Opter pour une entreprise individuelle permet une mise en place et une gestion simplifiées. Mais cela peut mettre en péril votre patrimoine personnel face aux risques liés à l’activité professionnelle, bien que des dispositifs de sauvegarde aient été récemment instaurés.
Le régime de la micro-entreprise, quant à lui, facilite les démarches administratives et fiscales. Mais, il impose des limites strictes en termes de chiffre d’affaires. Les sociétés unipersonnelles telles que l’EURL et la SASU sont synonymes de responsabilité limitée et offrent une certaine souplesse dans la gestion. Toutefois, elles requièrent un processus de création plus élaboré.
Comprendre en profondeur les conséquences liées à chaque statut est essentiel pour effectuer un choix avisé qui sera en harmonie avec votre vision entrepreneuriale. Consacrez du temps à l’analyse de vos besoins et de vos aspirations. Il est également recommandé de solliciter l’avis de professionnels tels que des experts-comptables ou des conseillers juridiques pour orienter votre décision vers l’option la plus pertinente. Avec le statut juridique adéquat, vous serez alors prêt à démarrer votre projet d’entreprise en toute sérénité.
Si vous êtes à la recherche d’un accompagnement personnalisé ou d’une formation adaptée à vos besoins, n’hésitez surtout pas à nous contacter. Nous serions enchantés de vous assister dans la réalisation de votre projet entrepreneurial.
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Cynthia Roulez
Fondatrice de OH MY !
Consultante & Coach certifiée
www.ohmy-acc.fr
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